À partir de 1910 et jusqu'aux indépendances, l'administration coloniale belge dispose à la fois d'un service de l’hygiène à Bruxelles et d'un service médical dans la Colonie. Composé d’une poignée de fonctionnaires – dont un médecin –, le service « métropolitain » de l’hygiène est chargé de conseiller le Ministre et de coordonner l’action médicale dans la Colonie, tant au Congo belge qu’au Ruanda-Urundi. Parmi ses compétences figurent : l’art de guérir, la pharmacie, l’hygiène publique ou encore les relations avec l’Institut de médecine tropicale. Mais l’imposition d'une médecine européenne dans des territoires déjà riches d'une médecine traditionnelle forte ne va pas de soi.

Les archives du Service de l’hygiène (devenues plus tard celles de l’Inspecteur général de l’hygiène), conservées aux Archives générales du Royaume 2 - Dépôt J. Cuvelier, sont parmi les archives de l’administration coloniale les plus souvent consultées par les chercheurs. Grâce à un financement européen, un tiers de ces archives ont pu être scannés et sont aujourd’hui consultables gratuitement sur le site internet des Archives de l’État.

Il s’agit d’archives du service produites avant la Deuxième Guerre mondiale, y compris quelques documents datant de l’époque de l’État indépendant du Congo, essentiellement :

• La correspondance la plus ancienne du service, touchant aux aspects les plus variés de la santé publique en contexte colonial, y compris la correspondance par district. Cette série de dossiers, touchant à des compétences et des affaires très variées, se prête particulièrement bien à un dépouillement en ligne. Les indicateurs de correspondance permettent au lecteur de parcourir plus aisément les courriers.
• Les dossiers relatifs à la lutte contre les maladies tropicales, très représentatifs de l’activité du service pendant les 20 à 30 premières années de son existence. Comme on le constate dans beaucoup d’autres espaces coloniaux africains, les premiers efforts de l’administration coloniale belge en matière de santé publique se consacrent à la lutte contre les maladies tropicales (trypanosomiase ou maladie du sommeil, pian, dysenterie, lèpre ou encore malaria) ; maladies dans certains cas attisées par les autorités coloniales elles-mêmes (citons par exemple les déplacements forcés de villages dans des zones impropres). L’action médicale consistait alors principalement en des « programmes verticaux » visant à éradiquer une maladie particulière dans une région déterminée.
• Les dossiers relatifs à la création d’établissements médicaux (hôpitaux, instituts vaccinogènes, laboratoires et lazarets). En 1910, l’administration coloniale considère que tout est à faire, étant donné l’absence d’investissements de la part de l’État indépendant du Congo en la matière.
• Une partie de la comptabilité du service qui, jusqu’il y a peu, n’était pas accessible au chercheur.

Consultation en ligne

L’inventaire des archives de l’Inspecteur général de l’hygiène et les dossiers scannés sont accessibles en ligne (après identification). Une version PDF de l’inventaire est également disponible sur notre webshop :

• Marie Van Eeckenrode, Inventaire des archives du Ministère des Colonies et successeurs en droit. Administration métropolitaine. Inspecteur général de l’hygiène et prédécesseurs en droit (1888-1966), Bruxelles, 2020 (Archives générales du Royaume 2 - Dépôt Joseph Cuvelier. Inventaires, n°39) (publication n°6117).

En savoir plus

• Le transfert des « archives africaines » aux Archives de l’État (y compris la liste des fonds déjà versés aux AGR2 (et leurs inventaires).
• Pour vous aider dans votre recherche au sein des archives de la colonisation conservées en Belgique, un guide des sources de plus de 2300 pages est disponible gratuitement en ligne.