Du public au privé : histoire d’une institution au service de l’épargne

La CGER est le résultat d’une fusion entre deux institutions financières fondées en 1850 par les pouvoirs publics belges : la Caisse d’Épargne et la Caisse de Retraite. Créée le 16 mars 1865 dans le but d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière, la CGER se centre sur le développement de l’épargne ouvrière (notamment scolaire). Elle profite des guichets de la Banque Nationale puis de la Poste pour mettre en place un véritable réseau à travers tout le pays.

Face au succès rencontré, l’institution diversifie rapidement ses activités notamment dans le domaine des assurances et du crédit hypothécaire. En parallèle, elle effectue de nombreuses missions pour le compte de l’État.

Dans l’Entre-deux-guerres, la CGER continue sur sa lancée, profitant de son quasi-monopole dans le domaine de l’épargne. Le nombre de livrets délivrés ne cesse de croître. La Caisse de retraite connaît une évolution significative avec un nombre d’affiliés passant de 1.610.000 en 1913 à 2.186.000 en 1925. Sur le plan social, la CGER met en place un statut du personnel spécifique avec une concertation entre la direction et les syndicats.

Dans l’immédiat après-guerre, l’institution participe à la mise en place des lois De Taeye (1948) et Brunfaut (1949) destinées à pallier la pénurie de logements. Mais, dès les années 1960, la CGER commence à ressentir la concurrence des caisses d’épargne privées. Forcée de s’adapter, elle ouvre des agences et évolue vers une banque globale, capable d’offrir une gamme complète de produits. En 1980, elle se transforme en banque et assureur publics et se lance dans un processus d’internationalisation.

En 1993, à la demande de l’État, la moitié du capital de la CGER-Banque et de la CGER-Assurances est vendu au groupe Fortis. Cinq ans plus tard, Fortis acquiert la Générale de banque. Les deux banques fusionnent alors pour former Fortis Banque (1999) qui sera par la suite rachetée par le Groupe BNP Paribas (2009).

490 mètres linéaires d’archives !

Rassemblées en 1998-1999 et inventoriées ensuite par les collaborateurs de l’AVAE (Association pour la Valorisation des Archives d’Entreprises), les archives de la CGER s’étendent aujourd’hui sur 490 mètres linéaires. Outre les archives des organes de gestion, le fonds contient de nombreux documents portant sur l’activité de services tels que la Caisse de retraite, la Caisse d’épargne ou la Caisse d’assurances. Les archives donnent également des informations sur les habitations sociales, les comptoirs agricoles, les agences ou encore les crédits hypothécaires proposés par la CGER.

De nombreux sujets économiques (évolution de l’épargne, financement de l’industrie, privatisation des parastataux, émergence de produits bancaires) peuvent être étudiés par le biais de ce fonds mais pas seulement : le chercheur sera également en mesure de documenter des études sociales (élévation du niveau de vie, lutte contre les taudis, syndicalisme…), sociologiques (statut de la femme au travail, image de la femme dans la société, principes hiérarchiques au sein d’une structure de travail), politiques ou même architecturales avec des collections uniques de plans remontant pour les plus anciens à la fin du 19^e siècle.

L’inventaire

Outre la version gratuite de l'inventaire au format pdf, une version papier est en vente aux Archives générales du Royaume et aux Archives générales du Royaume 2 - dépôt Joseph Cuvelier ou peut être commandé via publicat@arch.be.

BRION René, HENDRICK Annette, MEYER Marie et MOREAU Jean-Louis, Inventaire des archives de la Caisse Générale d’Épargne et de Retraite (CGER), de CGER-Holding, CGER-Banque, CGER-Assurances et d’organismes gérés ou absorbés par la CGER (1850-2002), série Inventaires Archives générales du Royaume 2 - Dépôt Joseph Cuvelier n°53, publication n°6391, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2023, € 60,00 (+ frais d'envoi éventuels).