Ces archives – qui regorgent d’informations sur la vie religieuse et paroissiale, sur l’organisation et le fonctionnement des structures ecclésiastiques ou encore sur la gestion des biens des institutions religieuses concernées – reviennent ainsi après trente ans aux Archives de l’État à Gand. Elles y rejoignent les autres fonds d’archives ecclésiastiques d’Ancien Régime de Flandre orientale.

Fin janvier 2024, les archives de la châtellenie du Pays d’Alost leur emboîteront le pas. Avec un volume de près de 250 mètres linéaires, ce déménagement s’annonce un peu plus compliqué et exige dès lors davantage de préparation. Structures importantes au sein du comté de Flandre, les châtellenies qui cumulaient notamment des compétences administratives et judiciaires ont existé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Les archives de la châtellenie du Pays d’Alost constituent une mine d’informations utiles pour les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire de la partie méridionale de la Flandre orientale, et au-delà. On y trouve des documents qui concernent pratiquement tous les aspects de la vie : agriculture, travaux publics, commerce, enseignement, fiscalité, milice,… mais aussi de nombreux procès et pièces de procédure. Avec le retour à Gand du fonds d’archives du Pays d’Alost, toutes les archives des châtellenies de Flandre orientale (dont celles du Vieux-Bourg, de Termonde, d’Audenarde, des Quatre métiers, de Beveren et du Pays de Waes) sont à nouveau centralisées en un seul endroit où elles peuvent être consultées.

Tant les archives ecclésiastiques que celles de la châtellenie avaient été prêtées en 1994 par les Archives de l’État au service d’archives de la ville d’Alost. Ce prêt – d’une durée de trente ans – vient à échéance cette année. Les Archives de l’État et les Archives de la Ville ont donc engagé un dialogue qui a abouti à une réorganisation des archives par le biais de regroupements cohérents. Cette opération rencontre au mieux les exigences de l’expertise présente à Alost et à Gand, en tenant compte des aspects juridiques tels que les droits de propriété ou la responsabilité administrative des documents d’archives. Le retour des archives de la châtellenie et des archives ecclésiastiques d’Ancien Régime a ainsi donné lieu à deux regroupements logiques de fonds d’archives complémentaires au sein des Archives de l’État à Gand.

Bien entendu, il ne s’agit pas de transferts à sens unique. Dans le même ordre d’idées, une nouvelle convention a été conclue en 2023 avec la ville d’Alost pour que soient conservées sur place, aux Archives de la Ville, les archives communales postérieures à 1796 ainsi que les archives administratives antérieures à 1796 d’Alost et des anciennes communes de Baardegem, Erembodegem, Gijzegem, Herdersem, Hofstade et Moorsel. Il en va de même pour les documents d’archives provenant d’institutions locales, notamment des échevinages et des seigneuries de Baardegem, Erembodegem et Teralfene, Gijzegem, Herdersem, Hofstade, Moorsel et Nieuwerkerken. Ces « anciens » producteurs d’archives peuvent être considérés comme les prédécesseurs en droit de l’actuelle ville d’Alost et de ses communes fusionnées. Tant au niveau du contenu que de la forme, ces archives s’apparentent au volumineux fonds ancien de la ville elle-même, qui constitue le cœur de la collection historique des Archives de la Ville. Le nouvel accord garantit que la ville continuera à miser sur le maintien de l’expertise relative aux archives des institutions publiques locales d’Ancien Régime – raison principale qui a motivé le choix d’une conservation sur place. En outre, le service d’archives de la ville d’Alost s’occupera aussi des archives ecclésiastiques des XIX^e et XX^e siècles issues d’anciennes communes comme Baardegem, Gijzegem, Nieuwerkerken et Erembodegem. En effet, des fonds d’archives modernes complémentaires relatifs à des églises de la région d’Alost sont conservés à proximité, au niveau du doyenné, ce qui permet un regroupement logique pour ce type d’archives également.

En coulisses, les Archives de l’État à Gand préparent intensivement la mise à disposition des fonds récupérés. Après le déménagement, viennent en effet la (ré)intégration des fonds dans les magasins et leur enregistrement dans le système de gestion archivistique des Archives de l’État, une opération à exécuter méticuleusement. Dès que tout sera en place et encodé, les documents pourront à nouveau être consultés dans la salle de lecture des Archives de l’État à Gand tandis que les inventaires seront accessibles en ligne via le moteur de recherche des Archives de l’État. Certains d’entre eux ont déjà été téléchargés et fin janvier/début février, la série sera complète. Voyez les instruments de recherche PAR624 à PAR633 (chapitre, fabriques d’église et paroisses), K181 à K188 (couvents et abbayes) et AR232 (châtellenie).