Le projet de démolition d’une maison suivie d’une construction d’un immeuble au 41 de la rue de la Semois a déclenché une nouvelle opération d’archéologie préventive. Le secteur est connu pour sa richesse archéologique. Denis Henrotay, associé à l'Agence Wallonne du Patrimoine, développe ces découvertes lors de cette conférence aux Archives de l'État à Arlon. La conférence est une organisation de l’Institut Archéologique du Luxembourg ASBL.

Cinq habitations gallo-romaines ont été découvertes en 2004 et 2005 sur la parcelle voisine. Par ailleurs, la rue actuelle suit l’orientation d’une voie antique qui pourrait correspondre au tracé de la Reims-Trèves.

La parcelle étudiée en 2022 a révélé les portions de deux maisons implantées perpendiculairement à l’ancienne route. Une cave bâtie à front de rue constitue l’élément le mieux conservé de l’ensemble. La destruction violente du bâtiment par le feu peut être datée des années 270-280 comme ailleurs dans le vicus. Cette destruction est suivie par une nouvelle phase de construction de la cave. Les murs formant la cave incendiée sont réutilisés sauf dans la partie arrière où est construite une cloison contre la couche de démolition. Ce mur frustre est formé par un empilement de grosses pierres de récupération issues de monuments funéraires ou publics dont un imposant chapiteau d’ordre toscan. Une grande partie des débris de l’incendie ont ainsi été préservés. Les différentes phases de construction s’étalant sur plusieurs siècles sont confirmées par la présence de larges bandes d’argile rapportées et disposées à l’extérieur des fondations de chacun des différents états de construction de la cave. Ces différentes constatations stratigraphiques et chronologiques sont essentielles à la bonne compréhension des vestiges découverts ces dernières années dans le secteur.