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Supports de stockage informatique

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Les supports de stockage informatique vont et viennent. L’époque de la disquette est révolue, tout comme celle des CD-ROM. Les serveurs sont-ils actuellement la solution ultime ? Et à quel point le « cloud » est-il étanche ?

Quels sont les types de supports qui existent ?

Médias analogiques vs médias numériques / informatiques

  • Les médias analogiques stockent les informations telles que perçues, dans un signal variant en continu (par exemple, des ondes sonores).
  • Les médias numériques stockent les informations dans une séquence de uns et de zéros, qui sont retraduits en informations sensorielles par un équipement d’affichage ou de lecture.

Nous pouvons classer les supports numériques en fonction de deux facteurs :

 

 

 

Par technologie de stockage
 

  Supports magnétiques Supports optiques Supports électroniques
Comment cela fonctionne ?
  • L’information est encodée au moyen d’une tête de lecture électro-aimantée qui transmet un champ magnétique. C’est pendant cette transmission, que les données sont enregistrées. Lors de la lecture, les modifications de champs magnétiques sont interprétées et l’information est ainsi restituée.

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  • L’information est stockée sur une surface sous forme de creux (un ou plusieurs 0) et de bosses (un ou plusieurs 1), qui sont détectées à l’aide d’un laser et d’un capteur de lumière. Le laser brille sur la couche de données, qui ne reflète pas (ou à un degré moindre) la lumière au niveau d’un creux, mais la reflète au niveau d’une bosse.

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  • L’information est traduite en une quantité déterminée d’électron avec laquelle une cellule de mémoire est chargée (et le reste si l’alimentation est interrompue). Une puce se compose de plusieurs couches qui chacune contienne des milliers de lignes, de colonnes et de couches de cellules mémoire.

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Exemples
  • HDDs (hard disk drive, disques durs)
  • Bandes magnétiques (ex. LTO)
  • Disquettes
  • Vidéocassettes numériques (ex. Digital Betacam)
  • Cassettes audio numériques (ex. DAT et DCC)
  • CDs
  • CD-ROMs
  • DVDs
  • Disques Blu-ray
  • Cartes perforées
  • SSDs (solid-state discs)
  • Clés USB
  • Cartes SD
  • Mémoires de téléphone portable
Avantages
  • Relativement bon marché
  • Mise à l’échelle pratiquement illimitée grâce au montage dans les serveurs (HDD) ou des systèmes de proximité (HDD ou cassettes magnétiques): voir ci-dessous.
  • Insensible au magnétisme
  • Relativement résistant à l’eau
  • Lecture et écriture rapides
  • Économe en énergie car il ne contient pas de pièces mobiles
  • Moins d’usure mécanique et résistant au choc, car il ne dispose pas de pièce mécanique (bien que les clés USB et les cartes SD sont fragiles et peuvent se perdre facilement car elles sont très compactes et mobiles)
Inconvénients
  • Sensible aux champs magnétiques
  • Accès relativement lent (dépend du disque ou de la bande spécifique)
  • Relativement énergivore à cause des éléments mobiles.
  • Une capacité de stockage relativement limitée
  • Perte de popularité entrainant une disparition progressive des appareils de lecture
  • Sensible aux chocs électriques et surtension (en fonction du type et de son utilisation)
  • Relativement cher
  • Les clés USB et les cartes SD ont une capacité de stockage limitée

 

Par niveau d’accessibilité
 

  Stockage en ligne ou « online » Stockage de proximité ou « nearline » Stockage hors ligne ou « offline »
C’est quoi ?
  • Plusieurs HDDs ou SSDs sont montés en un système, fonctionnant comme un ordinateur et connecté à l’internet (= serveur de fichiers).

  • Les différents disques optiques, bandes magnétiques ou cassettes sont combinés dans une bibliothèque robotisée, une sorte de « juke box ».

  • Les supports (CD, DVD, bandes magnétiques…) sont simplement placés dans des racks ou curseurs, sans être branchés à une alimentation.

Consultation
  • Automatique; les disques sont pour la plupart placés en RAID pour améliorer l’accès rapide, sécurisé et résistant aux risques
  • Automatique, au moyen de bras mécaniques qui cherchent le bon support
  • Manuelle, à l’aide d’un inventaire
Rapidité d’accès
  • Quasiment instantané
  • Quelques secondes jusqu’à plusieurs minutes, en fonction de la technologie et de la rapidité des bras
  • Lent
Adapté pour
  • Les données qui doivent pouvoir être consultées régulièrement ou rapidement, comme des informations que le citoyen demande fréquemment, des bases de données actives…
  • Les grands volumes de données qui n’exigent pas un accès rapide particulier
  • Des fichiers consultés rarement
  • Des sauvegardes

Comment choisir ?

Actuellement, il existe des solutions d’archivage basées sur chaque technologie. Le bon choix est celui qui correspond le mieux aux besoins de votre service.

Tenez compte des caractéristiques suivantes:

  1. La capacité de stockage
  2. La rapidité avec laquelle les données peuvent être lues et sauvegardées
  3. La réinscriptibilité
  4. Le prix d’achat des supports, des appareils de lecture ou d’enregistrement et les licences éventuelles
  5. Les frais d’entretien (énergie, sécurisation, contrôle, nettoyage, réparation…)
  6. L’expertise présente dans votre institution ou à laquelle vous pouvez facilement faire appel et/ou les frais de formation
  7. L’existence d’instruments de contrôle
  8. La durée de vie attendue des supports et des appareils de lecture et d’enregistrement
  9. La disponibilité des supports et des appareils de lecture et d’écriture (popularité de la technologie)
  10. Les possibilités de stockage et d’exploitation


Vitesse d’accès moyenne par support :

 

Lorsque des utilisateurs doivent avoir un accès en même temps et rapide, la préférence est donnée au stockage en ligne sur des serveurs.

Pour la conservation d’archives qui ne doivent être qu’occasionnellement consultées, c’est souvent un luxe inutile. Dans ce cas, les disque MAID (qui se mettent en « stand-by » lorsqu’ils ne sont pas utilisés), les bandes magnétiques (comme LTO) ou d’autres supports, avec ou sans accès automatisé, sont souvent moins onéreux et énergivores et offrent une solution plus durable. (Plus de considérations écologiques sur la page archivage écoresponsable.)

Ces supports de l’information sont déconseillés pour la conservation d’archives à moyen et long terme :

  • Les clés USB, qui se perdent facilement.
  • Les disquettes, CD-ROMs, DVD et Blu-rays, qui ne sont plus courants, ainsi que leur appareil de lecture, et perdent de plus en plus de popularité.
  • Des supports ayant une capacité de stockage limitée, qui engendrent un morcellement de l’information.
  • Le « cloud », sauf sur les serveurs en Belgique: voir ci-dessous.

Qu’en est-il du cloud ?

Les Archives de l’Etat ne conserve aucune donnée dans le cloud et conseille aux producteurs d’archives d’en faire de même pour le moment.

Plus de détails

Actuellement, il n’existe pas de protection adéquate pour les données de la plupart des serveurs localisés en dehors de l’UE, alors que le Règlement général pour la protection des données (RGPD) interdit de transmettre, sans cette protection, des données en provenance des pays de l’UE à des pays tiers ou à des organisations internationales.

La Commission Européenne gère une liste des pays suffisamment conformes au GDPR. Les Etats-Unis, où plusieurs services cloud sont localisés et juridiquement liés (e.a Microsoft, Amazon et Google), ne sont pas sur cette liste.

Le bouclier de protection des données UE-États-Unis, le règlement que beaucoup d’organisations invoquent pour confier leurs données à des entreprises américaines, est invalidé depuis le 16 juillet 2020 (arrêt Schrems II). Par conséquent, une protection adéquate doit être réglée pour les Etats-Unis dans des clauses contractuelles types (Standard Contractual Clauses (SCC)) qui peuvent être conclues avec des fournisseurs de services. Des spécialistes de la protection de la vie privée s’interrogent sur la suffisance de ces accords qui, par exemple, n’empêchent pas les autorités américaines d’avoir accès aux données sur simple demande (en ce compris les clés du cryptage).

De plus, plusieurs entreprises « big tech » ont, par la passé, montré peu de respect pour la législation européenne sur la protection de la vie privée. 


Si vous optez quand-même pour un stockage dans le cloud, veillez aux points suivants :

  • Les serveurs sont localisés en Belgique ou du moins dans un pays de l’UE
  • Vous savez qu’aucune sauvegarde n’est conservée en dehors de l’Europe et/ou vous utilisez un double cryptage
  • Vous restez propriétaire de vos données (les données des autorités publiques sont inaliénables)
  • Les données doivent être, à tout moment, récupérables (aussi en cas de faillite)
  • Les vitesses de téléchargement (download et upload) sont suffisantes
  • Le fournisseur d’accès satisfait aux normes 9001 et 27001
  • Il n’y ait pas des frais « cachés » comme des suppléments pour des services essentiels

Utilisez la Check-list pour contrats de services « cloud » d’InterPARES pour plus de détails.

Les Archives de l’État suivent l’évolution de la situation et adapteront leurs conseils si nécessaire.

Comment contrôler l’état des supports et des données numériques ?

La dégradation des supports est une des causes qui peut conduire à la disparition des fichiers, à les rendre illisibles ou à leur faire subir des changements non souhaités.

Contrôlez de manière régulière :

  • Si tous les supports peuvent encore être lus. * Basez vos contrôles réguliers sur la durée de vie supposée des supports.
  • Si tous les fichiers sont encore présents.
  • Si tous les fichiers peuvent encore être ouverts.*
  • Si tous les fichiers sont inchangés (contrôle de l’intégrité), en contrôlant les sommes de contrôles.

* Si nécessaire, vous pouvez également tester un échantillon et en tirer les mêmes conclusions pour des supports similaires ayant la même ancienneté.

Lorsque les fichiers sont au-delà de la marge d’erreur acceptable ou lorsque les fichiers deviennent illisibles, les données sur le(s) support(s) problématique(s) doivent être migrées vers un nouveau support.

Comment générer et contrôler la somme de contrôle (checksum) de vos fichiers ?

  • Option 1: via le terminal de votre système d’exploitation : en savoir plus.
  • Option 2: à l’aide d’outils (gratuits) : exemples.

Les Archives de l’Etat utilisent l’algorithme MD5 pour un bon équilibre entre rapidité et fiabilité, mais il y en a d’autres qui sont aussi fiables, comme l’algorithme SHA256.

À quoi faut-il faire attention lors de la migration de données numériques vers un autre support ?

Si

  • la durée de vie attendue de votre support s’approche de la fin, par exemple après 7 ans si la durée de vie estimée est de 10 ans, soit
  • les données apparaissent de manière incorrecte au-delà des marges d’erreur acceptables

Les données doivent être transférées vers un nouveau support, du même ou d’un autre type, par exemple d’un CD vers un disque dur.

Pour être certains que les fichiers ont été migrés correctement, contrôlez les sommes de contrôle des fichiers sur le nouveau support, avant qu’ils ne soient effacés ou éliminés sur l’ancien support. Comparez-les avec les sommes de contrôles sur l’ancien support ou sur un support de sauvegarde si les fichiers primaires sont endommagés.

Le remplacement des supports est une responsabilité partagée de votre gestionnaire de l’information et de votre service ICT.

Question ou remarque ?

Contactez-nous.

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