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Les archives de la prison d’Arlon ouvertes à la recherche

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15/01/2025 - Recherche - Inventoriage - Publications - Archives de l'État à Arlon

Après la publication des inventaires des archives de la prison de Marche-en-Famenne (2017) et Neufchâteau (2019), l’inventaire des archives de la prison d’Arlon vient lui-aussi d’être publié. D’une ampleur de 110 m.l., le fonds couvre la période 1830-2012. Les archives sont entrées aux Archives de l’État principalement en 2008-2009 et 2023.

L’établissement d’une prison à Arlon s’est opéré lors du transfert provisoire du chef-lieu de la province de Luxembourg à Arlon peu après l’indépendance de la Belgique.  Plusieurs locaux seront occupés successivement dans la ville avant la construction d’une prison cellulaire en 1870 selon les principes d’Édouard Ducpétiaux. La motivation de la construction d’une nouvelle prison est demandée avec insistance par la commission administrative depuis 1860 comme cela ressort du rapport annuel 1863 de ladite commission :

« La prison d’Arlon est construite de telle manière qu’il est impossible de pouvoir classer les détenus d’une manière convenable. Ainsi les accusés, les prévenus et les condamnés criminels, correctionnels et de simple police et les enfants sont tous réunis pendant le jour. C’est ce qu’est la cause de l’immoralité et les vices les plus abjects s’enseignent et se propagent incessamment. Les funestes effets de cette confusion sont trop connus pour qu’il soit nécessaire d’en signaler les dangers. En outre, la terreur que devrait inspirer le châtiment, s’efface et se perd au sein de ces réunions nombreuses où le coupable retrouve, si pas des complices, au moins des compagnons de son choix. Le seul remède à cet état de choses, c’est la séparation complète et continuelle des détenus ; c’est l’adoption du système cellulaires. Aussi la commission croit de nouveau, comme elle l’a fait depuis plusieurs années, devoir appeler l’attention spéciale du gouvernement sur la nécessité d’ériger au plus tôt, à Arlon, une maison de sûreté cellulaire. Les villes de Tongres, de Hasselt, de Dinant et de Marche sont dotées, depuis longtemps, de prisons construites d’après le système précité. Le chef-lieu de la province de Luxembourg, siège d’une cour d’assises, doit-il rester privé d’un établissement de ce genre ? Poser la question, c’est la résoudre. Aussi la commission nourrit-elle de l’espoir que le gouvernement daignera prendre en considération les observations qu’elle a cru devoir lui soumettre ».

La catégorie des détenus et détenues incarcéré(e)s à Arlon varie au fil du temps et au fil des modifications de l’organisation pénitentiaire notamment en lien avec l’établissement de prisons régionales. Après la fermeture des prisons de Marche-en-Famenne (1933) et Neufchâteau (1935), Arlon reste la seule prison de la province jusqu’en 2013 lors de la réouverture d’une prison moderne à Marche-en-Famenne. Par ailleurs, Saint-Hubert comptait par le passé un Établissement d’éducation de l’État – pénitencier pour enfants – et un centre pénitentiaire agricole dont les archives sont conservées aux Archives de l’État à Arlon. Elle compte aujourd’hui un centre de détention et un centre fermé pour jeunes.

Le fonds contient d’abord les archives relatives la direction, à la gestion matérielle, au personnel et à la comptabilité. Divers documents du greffe permettent ensuite l’étude statistique de la population carcérale avec les registres de la population carcérale masculine civile, féminine et militaire. La majeure partie du fonds est constituée de pièces liées à l’entrée et à la sortie des détenus dont des séries de registres et de dossiers d’écrou allant de 1832 à 2002. Enfin, une série de 16 volumes de comptabilité morale pour la période 1870-1924 sont disponibles dans le fonds. Ils ont été numérisés via le projet OUTLAW des Archives de l’État et de l’UGent. Les images numériques seront prochainement disponibles via agatha.arch.be.  

Modalités de consultation

Les archives de plus de 30 ans ne contenant pas de données à caractère personnel sont librement consultables. Pour consulter des archives qui contiennent des données à caractère personnel, le lecteur doit introduire une demande d’autorisation préalable auprès des Archives de l’État au moyen du formulaire « déclaration de recherche » disponible sur www.arch.be ou sur simple demande. Les archives de plus de 100 ans sont réputées ne plus contenir de données à caractère personnel sur des personnes vivantes et sont donc librement consultables.

L’inventaire

La version électronique de l'inventaire est disponible gratuitement en ligne via les liens ci-dessous.

HORGE Virginien et MOREAU François, Inventaire des archives de la prison d’Arlon, 1830-2012, série Inventaires des Archives de l’État à Arlon n° 174, publication n° 6532, Archives générales du Royaume, Bruxelles, 2024.

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