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Nelly & Nadine : une histoire d’amour dans l’enfer de Ravensbrück

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28/09/2022 - Publications - Divers - CegeSoma – Centre d'Étude Guerre et Société - Service Archives des Victimes de la Guerre - Archives générales du Royaume

Ce 5 octobre 2022 sortait dans les salles de cinéma le documentaire « Nelly & Nadine », histoire de la rencontre entre deux résistantes au sein du camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne. Les Archives de l’État conservent de nombreux documents sur les déportées dans ce camp pour femmes durant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles Nelly et Nadine… L’historienne Claire Pahaut publiera prochainement un ouvrage sur « Ces Dames de Ravensbrück »…

Nelly Mousset-Vos naît à Bruxelles en 1906. Cantatrice, elle parcourt l'Europe dans les années 1930 et 1940. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage dans différents réseaux d’évasion.
En avril 1943, elle est arrêtée à Paris et déportée à Ravensbrück, à 80 km de Berlin. Là, le soir de Noël 1944, elle rencontre Nadine dont elle tombe amoureuse. Leur bonheur est de courte durée car, en mars 1945, Nelly est envoyée dans le camp de concentration de Mauthausen.
Le souvenir de cet amour sera la seule chose qui leur permettra de survivre à la guerre.
Les deux femmes se retrouvent à Bruxelles à l’issue du conflit et partiront au Venezuela, où le climat est légèrement plus favorable à leur union. Elles y demeurent près de 20 ans avant de revenir en Belgique.

Mouchka Stassart (1923-2013), résistante belge membre de la ligne d’évasion Comète, était à Ravensbrück en 1944. Elle raconte cette rencontre à Claire Pahaut, historienne, enseignante pensionnée et bénévole au sein des Archives de l’État.
« La nuit de Noël 1944, Nelly Mousset entonne des chants de Noël pour ses compagnes à Ravensbrück.  Puis une petite voix du fond du baraquement lui demande de chanter « Madame Butterfly » (ndlr : opéra italien de Puccini). Cette petite voix, c’était celle de Nadine Hwang, dont le père était représentant diplomatique de Chine en France » explique Claire Pahaut.

Depuis 15 ans, Claire Pahaut s’attèle à retracer le parcours concentrationnaire des dames de Ravensbrück. Elle a constitué une riche base de données qui sera prochainement accessible sur le site internet des Archives de l’État. Dans quelques semaines, elle présentera l’ouvrage « Ces Dames de Ravensbrück », résultat de ses rencontres avec de nombreuses déportées de guerre belges et des recherches effectuées dans le cadre de la réalisation de la base de données. Nous ne manquerons pas de vous en reparler !

C’est en 1939 qu’Himmler fait construire le camp de concentration de Ravensbrück, seul camp destiné à la détention des femmes.

« Les conditions de vie étaient-elles aussi horribles que dans les camps masculins ? », demanda en septembre 1959 un journaliste du Soir à Nina Erauw (1917-2008), elle aussi rescapée de Ravensbrück dont Claire Pahaut a écrit les mémoires.

Malgré l’enfer qu’ont connu ces femmes, note Claire Pahaut, « Sur les murs des monuments des communes, ce sont les noms des hommes qui y figurent. On n’y retrouve pas – ou très peu – le nom de femmes »…

Les archives

Les Archives de l’État conservent de nombreux documents sur les femmes belges déportées au sein du camp de concentration de Ravensbrück dont Nelly Mousset-Vos, Nadine Hwang, Mouchka Stassart, Nina Erauw et bien d’autres.

Au sein des Archives de l’État, le service Archives des Victimes de la Guerre gère environ 11 km d’archives de guerre relatives à l’histoire de la résistance, de la déportation et de la persécution parmi lesquels se trouve le dossier de Nelly Mousset-Vos. Le CegeSoma conserve également des documents sur Ravensbrück.

Les Archives générales du Royaume disposent d’une copie numérique des archives de Bad Arolsen, qui regroupe des milliers de documents sur les victimes et les survivants du régime nazi dont Nelly Mousset-Vos. Ces archives sont également disponibles en ligne.

Le dossier individuel d’étranger de Nadine Hwang, qui séjourna quelques mois à Etterbeek à partir du 1er avril 1947, est par ailleurs conservé aux Archives générales du Royaume, au sein des archives de la Police des Étrangers.

 
 

Pour en savoir plus

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