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Les dossiers du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en Belgique (UNHCR) sont désormais accessibles aux Archives générales du Royaume

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09/05/2023 - Recherche - Inventoriage - Archives générales du Royaume

Depuis longtemps, les dossiers de la Police des Étrangers et les dossiers de naturalisation, conservés aux Archives générales du Royaume, constituent des sources intarissables pour tout qui souhaite étudier l’histoire des migrations en Belgique ou retracer le destin d’individus ou de familles poussées à l’exil. Désormais, une nouvelle source s’ajoute à ces archives essentielles : les dossiers des réfugiés demandeurs d’asile de la période 1944-1957.

En confiant aux Archives générales du Royaume les dossiers des réfugiés dont il a hérité de la Délégation belge du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), l’actuel Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) permet de plonger aux racines de son histoire. Celles-ci remontent à l’immédiat après-guerre. Institué par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1950, le HCR put s’appuyer l’année suivante sur la Convention de Genève et ouvrir des bureaux à Bruxelles dès 1952. D’emblée, il inscrivit ses pas dans ceux des organisations internationales qui, depuis 1945, travaillaient à l’accueil des millions de réfugiés européens déplacés par la Seconde Guerre mondiale et l’émergence de la Guerre froide. Parmi ces réfugiés, plusieurs dizaines de milliers atteignirent la Belgique.

Plus de 50.000 dossiers

Ce sont les dossiers de ces exilés de la seconde moitié des années 1940 et du début des années 1950 qui sont désormais accessibles. Tous permettent de retracer le parcours de dizaines de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants ballottés par la guerre. Il s’agit d’abord de milliers de Juifs hongrois, tchécoslovaques et surtout polonais ayant échappé à la Shoah. A partir de 1947, ils sont rejoints par des dizaines de milliers de déplacés qui peuplaient les camps situés en Allemagne ou de réfugiés fuyant l’installation des dictatures communistes : Polonais, Ukrainiens et autres ressortissants des pays de l’Est, tous issus de zones situées de l’autre côté du Rideau de fer. Après une relative accalmie au milieu des années 1950, ce sera au tour de plusieurs milliers de réfugiés hongrois fuyant la répression soviétique de prendre le chemin de l’exil.

Ces plus de 50.000 dossiers de réfugiés renferment les traces de dizaines de milliers d’individus pour qui la Belgique fut une terre d’asile définitive ou un lieu de transit, avant un départ vers les Etats-Unis ou Israël. On y décèle l’activité intense déployée par les associations caritatives en charge de l’aide aux réfugiés ou le lobbying des organisations patronales pressées de recruter une main-d’œuvre utile. Au final, ces archives permettent de mieux comprendre l’immense défi que représenta l’intégration de ces réfugiés dans la société belge. En complétant les archives de l’UNHCR conservées à son siège, à Genève, les dossiers belges constituent sans aucun doute une source incontournable pour l’étude de l’immigration des années d’après-guerre.

Womenexile

L’inventaire de ces milliers de dossiers a pu être réalisé dans le cadre du projet BRAIN Womenexile, mené aux Archives générales du Royaume. D’ores et déjà, celui-ci a permis de sortir de l’ombre le destin de femmes arrivées au milieu de ces énormes flux de réfugiés et qui jouèrent un rôle important dans la Belgique d’après-guerre.

L'inventaire

Rédigé en néerlandais et précédé d’une description générale donnant toutes les informations utiles sur le fonds d’archives, l’inventaire est consultable dans toutes les salles de lecture des Archives de l’État. Les dossiers le sont dans la salle de lecture des Archives générales du Royaume.

      

      

À consulter également

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