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Un aperçu historique du palais de justice de Louvain

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05/01/2021 - Recherche - Événements - Archives de l'État à Louvain

Lors de la préparation d’une exposition sur l’histoire du palais de justice de Louvain, que vous pourrez visiter jusqu’au 25 avril 2021, des archivistes des Archives de l’État à Louvain ont découvert une lettre du 14 septembre 1944 contenant une description du pénible fonctionnement des tribunaux aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale.

Dans la lettre, le procureur du roi Pedro Delahaye donne au procureur général de la Cour d’appel de Bruxelles un compte rendu des événements dans l’arrondissement de Louvain depuis la libération, le 4 septembre. Alors que la répression est lancée et que les résistants amènent constamment des suspects, les services judiciaires sont confrontés à un manque aigu d’effectifs, notamment dû au fait que tous les magistrats nommés en temps de guerre ont été suspendus par le gouvernement belge.   

« Ma mission n’est pas devenue facile, maintenant que j’ai perdu la police judiciaire », lit-on dans la lettre Delahaye. Il raconte que tôt dans la matinée du 6 septembre, c’est-à-dire deux jours après la libération, trois inspecteurs se sont rendus à Tirlemont suite à un appel. Comme les troupes allemandes avaient réquisitionné tous les véhicules de la ville pour leur retraite, les policiers utilisaient la voiture de monseigneur Honoré Van Waeyenbergh, le recteur de l’université de Louvain.  À mi-chemin, aux alentours de Roosbeek, les inspecteurs avaient été « abattus et pillés » par des soldats allemands en retraite.   

En outre, les conditions de travail étaient rendues encore plus difficiles parce que le palais de justice avait été gravement endommagé par les bombardements alliés des derniers mois de la guerre,  que la police judiciaire manquait d’armes et qu’il n’y avait plus de véhicules de fonction. Le procureur du roi Delahaye se voyait obligé d’improviser. Il faisait savoir au procureur général qu’il avait nommé les magistrats suspendus comme des stagiaires temporaires sous sa tutelle. Il demandait aussi l’autorisation de faire réparer, aux frais du ministère de la Justice, une voiture abandonnée par un civil allemand et une camionnette réquisitionnée de l’armée allemande.  Un procès-verbal du greffe du parquet du procureur du roi du 14 novembre 1947 démontre qu’aux lendemains de la libération, il avait donné à la police judiciaire l’autorisation d’utiliser des armes saisies aux résistants. À la demande de Delahaye, Bruxelles envoya du renforcement mais plusieurs documents d’archives démontrent que les services judiciaires de Louvain ont été confrontés jusque tard dans l’année 1946 à un manque général de personnel et à la lenteur des procédures.

 

 

En savoir plus ? Visitez l'exposition !

À l’occasion de la récente restauration du palais de justice de Louvain, les Archives de l’État ont collaboré à l’organisation d’une exposition sur l’histoire mouvementée du bâtiment. Jusqu’au 25 avril 2021, vous pouvez - chaque vendredi après-midi (en fonction des mesures anti-COVID-19 en vigueur) - visiter cette exposition au palais de justice de Louvain (entrée libre). Une version digitale de l’exposition est également disponible.

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