Archives de l'État en Belgique

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30 ans Archives de l'État à Eupen

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05/11/2019 - Nos bâtiments et salles de lecture - Événements - Archives de l'État à Eupen

Le 28 novembre 2019, les Archives de l’État à Eupen fêteront leur 30e anniversaire, et celui d’un accord de coopération entre les Archives de l’État, la Communauté germanophone et la ville d’Eupen. Cet anniversaire sera marqué par une cérémonie le 27 novembre 2019 au Cloître Heidberg à Eupen.

Après la création du Conseil de la Communauté culturelle allemande (Rat der deutschen Kulturgemeinschaft) le 23 octobre 1973 dans le cadre de la première réforme de l’État, des voix se font bientôt entendre pour demander la création d’un service d’archives de l’État dans la région de langue allemande. L’Archiviste général du Royaume de l’époque, Carlos Wyffels, se montre ouvert à cette idée qu’il considérait cependant comme irréalisable du point de vue juridique. L’arrêté royal du 28 novembre 1963 permettait en fait de créer de nouveaux dépôts d’archives, mais uniquement dans le chef-lieu d’un arrondissement judiciaire, ce qui n’était pas encore le cas d’Eupen. Wyffels proposa 3 alternatives: un nouveau service d‘archives à Verviers, un amendement de la loi sur les archives de 1955 et un statut particulier d’organisme public sur le territoire de langue allemande en coopération étroite avec les Archives de l’État. Aucune de ces propositions ne fut retenue.

L’instauration du premier Exécutif et du Conseil de la Communauté germanophone, le 30 Janvier 1984, et la création de l’arrondissement judiciaire d’Eupen le 23 septembre 1985 ont marqué des avancées significatives. Le bourgmestre d’Eupen Alfred Evers et l’ancien échevin de la culture et chef du service des Archives de l‘État à Eupen, Alfred Minke, saisissent l’opportunité de mener à bien le projet d’un dépôt d’archives à Eupen, avec le soutien d’André Damseaux, ministre de l’Éducation nationale en charge des archives. Le 11 juin 1987, le successeur de Damseaux, Antoine Duquesne, et son homologue flamand Daniel Coens, donnent leur accord de principe pour l’établissement d’un service d’archives dans l’arrondissement d’Eupen. Alfred Minke est alors investi d’une mission spéciale pour l’établissement d’un service d’archives de l’État en Communauté germanophone. Durant l’été 1988, le ministre Tobback choisit d’établir les archives à Eupen et confie à l’archiviste général Ernest Persoons la mission de « prendre toutes les mesures nécessaires pour l’établissement d’Archives de l’État en Communauté germanophone ». Cette formulation montre que les décideurs politiques établissaient dès le début un lien étroit entre le site des archives de l’État au sein de l’arrondissement judiciaire d’Eupen et la Communauté germanophone en tant qu’entité politique.

Le 28 novembre 1988, le ministre Tobback signe l’arrêté portant création d’un service des Archives de l’État à Eupen. Ce nouveau service est sous la tutelle immédiate des Archives générales du Royaume. Les questions concernant le personnel et les locaux n’étaient alors pas encore réglés. Le 1er mars 1989, le travail des archives démarre dans deux locaux fournis par la ville d‘Eupen. Un mois plus tard, 300 mètres linéaires d’archives concernant l’arrondissement judiciaire d‘Eupen sont transférés (principalement) depuis les Archives de l’État à Liège.

Dès 1987, l’ancien chef des Archives de l’État à Liège, Georges Hansotte, avait établi un inventaire de tous les archives conservées à Liège qu’il considérait comme faisant partie du « patrimoine de la communauté germanophone ». Il s’agissait de documents concernant des personnes privées, civiles ou ecclésiastiques domiciliées dans les entités germanophones de la province de Liège actuelle. Cet inventaire reprend aussi les archives du Kreis et du tribunal cantonal de Malmedy, même si cette entité avait siège en Wallonie. Deux raisons expliquent cette exception: 1) il s’agit d’archives en langue allemande; 2) il est souhaitable de laisser les archives au sein du patrimoine de la Communauté germanophone qui portent sur des institutions régionales en charge de ce territoire durant la période prussienne (1815-1919). Ces critères faisaient alors l’unanimité et sont encore d’application aujourd’hui.

La dernière étape lors de la création des Archives de l’État à Eupen est l’accord signé le 28 novembre 1989 – un an jour pour jour après l’établissement des archives – par le ministre Tobback et le ministre-président de a Communauté germanophone Joseph Maraite, ainsi que des représentants de la ville d’Eupen. Cet accord définit les tâches des Archives de l’État à Eupen et sa manière de fonctionner pour un période transitoire indéterminée. La ville fournissait aux Archives des locaux communaux sise Kaperberg 2-4. La Communauté germanophone se déclarait d’accord de fournir du personnel « en l’attente du recrutement de personnel germanophone par l’administration des archives ». Cet accord constituait la base du fonctionnement des Archives De l‘État à Eupen jusqu’en 2013. En effet, le 23 avril 2013, cet accord administratif fut complété par un accord supplémentaire.

Aujourd’hui, 30 ans plus tard, les Archives de l’État à Eupen ont trouvé leur place dans le paysage archivistique belgeet sont devenues l’acteur incontournable en communauté germanophone.

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