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Les archives sur les flux migratoires

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15/11/2015 - Divers - Archives générales du Royaume

La migration date de tout temps… À partir du XIXe siècle, elle commence à être bien documentée dans les archives publiques. En effet, avec l’émergence des États-nations modernes, la différence entre les notions d’« indigènes » et d’« étrangers » s’est accentuée et on a alors commencé à mieux enregistrer les immigrants. Les actualités et notamment la crise des réfugiés démontrent la nécessité d’une éducation à la mémoire, notamment en matière d’histoire des migrations.  

En 1839, le jeune État belge chargea la Sûreté publique – une direction autonome du ressort du ministre de la Justice – d’exercer un contrôle sur les étrangers présents sur le territoire, afin de pouvoir expulser le cas échéant tous les individus indésirables. Sur base des renseignements que la Sûreté publique recevait des pouvoirs publics centraux et locaux, une série de dossiers chronologiques a été constituée afin de pouvoir identifier administrativement tous les immigrants. Ces dossiers individuels des étrangers sont aujourd’hui une source très précieuse pour les chercheurs, et notamment pour les généalogistes. En effet, on estime qu’environ 20% des Belges ont des ascendants étrangers dans leur arbre généalogique.

Les dossiers individuels des étrangers sont fort utiles pour retrouver des données sur une personne précise, sur base notamment de son nom. Pour faire des recherches sur les flux migratoires et sur l’impact de la politique migratoire à long terme, il faut consulter les dossiers dits généraux ou thématiques de la Sûreté publique.

Pour mener une étude approfondie sur les migrations du XIXe siècle, le chercheur pourra recourir aux résultats du projet Immibiel. Dans le cadre de ce projet, des recherches interdisciplinaires ont été effectuées sur l’impact socioculturel des immigrants en Belgique de 1840 à 1890, une période qui a été fortement marquée par une mobilité accrue et  une intégration économique. Les 154.000 fiches donnant accès aux dossiers individuels des étrangers seront, par ailleurs, encodées dans une base de données. Ensuite, la recherche académique pourra appliquer de nouvelles méthodes pour analyser ces dossiers. Ces études pourront par exemple montrer au grand public et aux décideurs politiques quelles sont les différences et les similitudes entre les flux migratoires d’antan et d’aujourd’hui.

De nos jours, de plus en plus d’acteurs publics sont concernés par la politique migratoire. Au XXe siècle, la complexité de la législation sur les migrations et les premières crises d’asile des années 1980 ont donné naissance à de nombreux établissements spécialisés. Citons par ex. l’Office des Étrangers, le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides ou le Conseil du Contentieux des Étrangers. La gestion des archives de ces organes publics est soumise à la surveillance des Archives de l’État.

Vu le contexte actuel de la problématique des réfugiés, tout laisse à supposer que la production d’archives des trois institutions susmentionnées n’est pas près de diminuer, bien au contraire. Ces documents pourront servir à l’avenir pour des études historiques et généalogiques.

 Téléchargez le jalon de recherche Les dossiers individuels des étrangers produits par la Sûreté publique (Police des Étrangers) (1835-1943)

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